Ça y est, je me lance. L’idée me trotte en tête depuis trop longtemps, mais ce n’était jamais le moment. Comment pourrais-je avoir la prétention de construire un site dédié à mieux vivre avec l’anxiété et la dépression, quand moi-même je n’y suis jamais complètement parvenu? Ce serait d’agir en ultime imposteur! Mais c’est là que j’ai tout faux. Au fil des dernières années, j’ai appris d’où vient mon anxiété et j’ai appris comment me comporter pour qu’elle occupe moins d’espace dans ma vie. Il me reste encore petit un bout de chemain à faire, mais l’essentiel à déjà été fait, et je souhaite le partager.
Au fil de mes démarches vers un mieux-être relatif, j’ai appris à explorer davantage le monde des émotions, des métaphores, des paradoxes et des cercles vicieux ou vertueux. Je suis présentement devant à la fois un paradoxe, et un cercle vertueux: c’est en construisant cet espace que je franchirai le dernier bout de chemin qu’il me reste à parcourir. Je le sais, j’en ai l’intime conviction. Avec toutes les démarches que j’ai faites au fil du temps, j’ai déjà les clés en moi, ne reste qu’à faire le choix conscient de systématiquement les utiliser, et de ne pas retomber dans les ornières habituelles de l’anxiété et de la dépression. Comme le disent souvent ceux qu’on identifie à tort ou à raison à des guides spirituels, les réponses sont déjà à l’intérieur, il faut faire le choix de les appliquer, s’y commettre, et agir en conséquence, tout simplement.
Pour moi, de construire cet espace est libérateur. C’est d’abord un geste d’une vulnérabilité immense, puisque j’y expose des éléments intime de ma personne. Moi, celui qui n’a jamais osé se dévoiler, et qui le fait maintenant à l’extrême? Et bien ça fait partie de la démarche. On s’en fout, la recherche récente le démontre: se dévoiler aide à bâtir la confiance, demander de l’aide favorise l’apprentissage, admettre ses erreurs attire le pardon, et avouer ses émotions peut mener à de nouvelles relations. Bon, de là à la faire sur un site public, c’est une autre histoire, mais c’est le pari que je fais.
C’est aussi un geste de partage. On cherche tous à donner un sens à ce que l’on vit, et une partie du sens que je peux donner à mon trouble d’anxiété et à toutes les démarches que j’ai faite, et tout le temps que j’ai perdu à voguer sans destination et tourner en rond, peut servir à peut-être aider quelqu’un d’autre, qui vit quelque chose de similaire. Un enfant qui angoisse à l’idée d’aller en classe, un jeune étudiant qui panique à la veille d’un examen, un jeune professionnel qui est épuisé du stress quotidien vécu au travail. Je n’ai aucunement la prétention de pouvoir dire à d’autres comment s’y prendre, mais je peux partager ce que j’ai appris, et pointer vers quelques ressources, afin d’accélérer le travail personnel d’un visiteur de ce site. En fait, je tente ici de bâtir ce que j’aurais souhaité trouver sur mon chemin. Plutôt que de le chercher en vain, j’ai choisi de le bâtir.
J’ai l’intention de bâtir cet espace progressivement, en y ajoutant du matériel nouveau périodiquement. L’idée n’est pas de fournir de milliers de liens utiles, mais plutôt de distiller l’information, en extraire l’essentiel, et pointer vers les ressources les plus utiles. Cette démarche n’est pas purement altruiste. À la base, je le fais parce que ça me fait du bien, ça donne un sens à toutes ces années, et ça me permet de créer un espace à mon image. Il existe des milliers de sites spécialisés sur l’anxiété et la dépression, mais celui-ci sera personnel, assemblé par quelqu’un qui n’est pas un spécialiste du sujet en termes absolus comme le serait un psychologue ou un psychiatre, mais plutôt quelqu’un qui a vécu avec ce trouble pendant longtemps, et qui connait intimement ce que ce fut pour lui.
Bref, si vous êtes un anxieux, vous apprécierez probablement.
Bonne visite.
Dompter le mammouth 